Mes nombreux pantalons

Je suis venue à bout de la partie pantalons de la formation modélisme que je suis en ligne auprès de Bérénice (The French Seamstress). Apres 5 ou 6 toiles, beaucoup de persévérance et un nombre incroyable d’enfilage et désenfilage de pantalons, je suis arrivée à une version qui me convient.

Elle n’est pas parfaite à mes yeux, l’ajustement pourrait être mieux mais je pense que c’est dû largement au fait que je porte des pantalons – surtout des jeans – avec de l’elasthanne depuis de nombreuses années et cela a forcément influencé la façon donc je pense qu’un pantalon doit m’aller et le ressenti au porté. Je dois donc me déshabituer de ces sensations et de ce visuel pour quand je porte un pantalon fait dans un tissu non extensible.

Au dernier épisode, j’avais fini mes toiles et m’apprêtais à me lancer dans une vraie version, complète, à partir de deux tissus de chez Toto.

V1 : bengaline vert tilleul

Que dire… ce tissu très extensible dans le sens vertical à forcément donné un résultat bizarre et tout faussé. C’était une mauvaise idée de commencer avec un tissu comme ça, le résultat était moche. Au moins le pantalon était très confortable. Mais depuis je me suis contentée de récupérer le zip et poubelle. Pas ouf comme façon de procéder mais on apprend de ses erreurs.

V2 : tissu 100% coton marron

Toujours de chez Toto : fines rayures plus claires, très doux au toucher. Pas mal mais je pense que je ne le mettrai pas souvent, pour deux raisons :

  • Le patron nécessitait quelques ajustements que j’ai découverts suite à cette version. Le fit ne me convient pas tout à fait.
  • Je ne porte pas de marron. Je sais, pourquoi acheter du tissu marron dans ce cas ? Eh bien je savais au fond de moi que ce n’était pas des versions finalisées donc ce n’était pas grave
Trop court !!

V3 : sergé 100% coton kaki

Celui-ci (et le suivant) vient de chez tissus.net. Un peu lourd, pas extensible du tout. Version pas mal mais ça poche quand même au fil des jours, et c’est peu esthétique.

Sur cette version, j’ai laissé la hauteur de fourche dos un peu trop haute, je passe mon temps à la remonter.

V4 : sergé 100% coton noir

Pour cette version, j’ai réduit la hauteur dos et surtout j’ai intégré des poches passepoilées au dos.

Au niveau de la construction, je dois encore faire des progrès, d’ailleurs un de mes passepoils a décidé de se faire la malle sur l’endroit. Quand je m’assieds et me relève, une partie du fond de poche a envie de sortir par l’ouverture, ça lui fait une sorte de hernie, c’est peu esthétique. donc soit je condamne la poche, ce qui est un peu con, soit je prévois pour les prochaines versions une bride et un bouton, comme on en voit sur les chinos du commerce.

De manière générale sur toutes ces versions, je dois améliorer la forme de la jambe, qui fait un peu trop poteau en l’état. Ce n’est pas facile parce que ça se joue à quelques millimètres à chaque fois. Je dois aussi les rallonger parce qu’elles restent un peu courtes.

V5 : gabardine stretch terracotta

Tissu de Lise Tailor acheté au Ch’ti bazar à 24€/m. C’était un pari, ayant toujours été déçue des tissus avec elasthanne achetés en vue de faire des pantalons. en discutant avec l’une des vendeuses, elle m’a dit qu’il était de bonne tenue, à condition de le laver en dessous de 40° et avec un essorage le plus doux possible.

Le tissu est très doux, un peu épais (trop chaud pour l’été par exemple) et il a l’air de bien tenir, même s’il se détend un peu.

Mes poches passepoilées sont mieux réussies, le besoin de bride et de bouton se fait moins ressentir.

Pour un autre pantalon avec du stretch, il faudra adapter le patron pour le rétrécir en largeur puisqu’il devrait être un peu plus serré dès le premier porté.

Bilan

Après x toiles et 5 pantalons, je vais faire une petite pause dans la réalisation de futals. Le bon côté, c’est que je sais les monter les yeux fermés, enfin sans explications, des poches passepoilées à la braguette. J’ai beaucoup appris au fil de ces trois mois consacrés au pantalon, et notamment que j’étais capable de recommencer encore et encore. Ténacité !

Je vais maintenant retourner à mi ensemble pyjama/robe de chambre en viscose, la robe de chambre est bientôt finie : il me reste à poser les poches et faire l’ourlet. Ensuite, je ferai le haut de pyjama, il y a un peu plus de taf et surtout je vais devoir suivre les instructions 🙂

Après ça, je vais faire mon manteau de demi-saison (une réplique de celui que je me suis fait en 2020 mais qui est devenu trop petit) en coton natté de chez Cousette.

Et enfin, ensuite, je vais devoir m’atteler à la réalisation de nouveaux soutien-gorge parce que les précédents sont aussi devenus trop petits.

DAH 1047 – une blouse des années 30

Je me suis enfin lancée dans la couture vintage ! Avec une entrée dans les années 1930, qui me paraissent les plus faciles à intégrer dans ma garde-robe. Je suis tombée en amour pour ce haut dont le patron est vendu chez Mrs Depew pour 7,95 $.

C’est un patron de la série Draft-at-Home, qui fonctionne sur le même principe que la Coupe d’Or et Lutterloh. Vous avez un patron en réduction (ici il fait 10 cm de côté) et à l’aide de règles fournies différentes selon votre taille, vous allez agrandir le patron pour obtenir un patron à l’échelle 1:1. Merci l’homothétie !

N’est-ce pas trop chou ?

Le modèle 1047

Tout ce que je sais de ce haut, c’est l’image d’illustration : il n’y a pas de vue de dos. Le patron comprend les pièces suivantes – et uniquement celles-ci : devant, dos, manche, col, pan. Il y a donc des parties non incluses : instructions, poignets, système de fermeture.

Il y aura donc une série de décisions à prendre !

Le traçage du patron

  • Plastifier le modèle à taille réduite et l’installer sur du carton
  • Se positionner au bord. Utiliser la bonne règle
  • Repérer les points et les croix
  • Tracer les contours, les lignes intérieures et les repères
  • Ajouter le nom des pièces et le droit fil quand on le connaît
  • Ajouter des marges de couture

Premières vérifications

Avant même de couper une version test, il faut absolument vérifier les tracés et les correspondances de couture, vérifier les lignes de couturage (trueing), ajouter des repères, compléter les droits fil quand on ne les avait pas, indiquer le nombre de pièces à couper et si c’est sur la pliure.

Ensuite, il faut élaborer l’ordre de la couture : ici d’abord les pinces des manches, plis des manches, assemblage des différentes pièces devant et dos, réalisation de l’ouverture dos, assemblage dos-manche-devant-manche au raglan, assemblage des côtés, pose du col, pose des poignets.

Avant même de faire une toile, je sais que je dois faire quelques premières modifications : je sais d’avance que la manche ne sera pas assez large au biceps, il manque 4 cm. Le tuto de 5 out of 4 patterns sur YouTube pour un full bicep adjustment va m’aider à y remédier.

Version test

J’ai fait ma toile dans un tissu de drap housse très dense et sans aucun stretch mécanique, pas mal pour voir les défauts. Je peux constater quelques problèmes : le corps est trop court et pas assez large en bas, les pinces de manche sont trop rectilignes. Je peux quand même valider les poignets et le système de fermeture.

Il ne me reste qu’à reporter ces modifications sur le patron et créer de nouvelles pièces dos et devant.

Et la version finie !

Pour ma version finie, j’ai choisi un tissu de mon stock, venant de ma mère, c’est un crêpe de polyester, qui ne marque pas du tout les plis au repassage mais qui en revanche prend bien les impressions de fer à repasser si c’est un poil trop chaud.. Sinon, c’est un tissu suffisamment lourd et surtout assez fluide pour correspondre à ce que j’envisageais.

Je suis super contente du résultat, je trouve que ce haut passe tout à fait inaperçu pour un patron vintage mais qu’il présente quand même des éléments originaux : les découpes à angle droit sont caractéristiques de cette période, on en retrouve absolument partout dans les années 30 et 40.

J’adore aussi les manches 3/4 bouffantes, j’aime le volume qu’elles apportent !

Je ne pense pas que je le referai, il y a tant d’autres chouettes patrons à explorer. Côté vintage, j’espère que mon prochain projet sera un projet Haslam !

Mes débuts en moulage

Quand on commence à se demander comment est créé un patron, comment confectionner ses propres modèles, arrive un moment où on s’intéresse au moulage. Le moulage c’est cette technique de patronage en 3D, où au lieu de partir de mesures à plat et de créer un patron avec du papier, des règles et des perroquets, on va mettre en forme un tissu directement sur un mannequin, puis utiliser ce tissu mis en forme pour créer un patron.

Les pré-requis

Bien sûr, il va falloir du tissu à patron. En général c’est une toile de coton ni trop fine ni trop épaisse, et qui n’a aucune élasticité. Comme dans le cas de la réalisation d’une toile, si on prévoit un vêtement dans un tissu stretch, je suppose qu’il faut faire son moulage avec un tissu ayant les mêmes propriétés.

Ensuite il faut un mannequin à ses mesures (ou aux mesures de la personne pour qui on fait le moulage). C’est sûrement la partie la plus complexe. On ne va pas se mentir, les mannequins réglables ne sont en aucun cas proches de nos mesures ! Il faut donc le plus souvent partir d’une base et augmenter les volumes pour avoir quelque chose d’approchant. Ou alors avoir les moyens de se faire faire un mannequin sur mesure mais ça coûte plusieurs centaines d’euros.

Cours sur internet

Il existe au moins deux cours sur internet, le plus ancien sur Craftsy par Paul Gallo et le plus récent sur Artesane par Sophie Valantoine, dont une masterclass est disponible sur YouTube (partie 1 et partie 2).

Il y a aussi des livres sur le sujet mais je n’en ai consulté aucun (pour l’instant).

Première étape : poser les bolducs

Les bolducs, ce sont ces rubans dons, adhésifs ou non, qu’on vient positionner sur le mannequin pour donner les lignes directrices. D’après ce que j’ai compris, il y a les lignes principales (milieu devant et dos, côté, encolure et emmanchure) et puis on peut en ajouter pour définir le style, par exemple d’une encolure.

J’ai utilisé de la soutache pour faire les miens et ils sont posés avec de simples épingles. C’est loin d’être parfait surtout qu’avec l’utilisation de la mousse pour rembourrer, ce n’est pas très dense et les épingles du bas ne tiennent pas très bien. J’ai aussi positionné mes lignes de côté trop en arrière et ça se voit sur le premier projet.

C’est parti pour le moulage

On commence par couper une pièce de toile de coton rectangulaire, en suivant bien le droit-fil, de la hauteur prévue de la pièce plus quelques centimètres, et de la largeur prévue de la pièce, plus quelques centimètres.

A l’aide des mesures sur le mannequin, on positionne la ligne de poitrine, la ligne de taille et le milieu : ces lignes sont tracées au crayon à papier sur le tissu. Ensuite on vient positionner le tissu sur le mannequin avec des épingles, on vérifie bien les milieux et les lignes horizontales et on lui donne la forme voulue.

Dans le dos, pour avoir assez d’aisance, on ajoute très légèrement du tissu, par petites touches, le long de la ligne de carrure (sur les omoplates).

Une fois la forme souhaitée, avec des pinces et l’ensemble cranté si besoin, on trace au crayon les contours finis et les pinces, ainsi que tout autre élément qui pourrait être utile pour le patron.

Puis on décroche le tissu et on le repasse un bon coup : voici une première ébauche de patron !

Place à la toile

L’étape suivante est la même quelle que soit l’origine du patron : il faut tester ! J’ai fait la toile dans un tissu matelassé qui est dans mon stock depuis de nombreuses années. Cette étape m’a permis de me rendre compte de plusieurs choses :

  • Ma ligne de côté est donc trop en arrière
  • Mon raccord d’encolure à l’épaule n’est pas terrible
  • Le tout est un peu trop court

Et enfin, le projet final

Après les ajustements faits grâce à la toile, je me suis lancée dans la réalisation de ma pièce finale, que j’ai choisi de faire dans un simili laine bouillie qui est en fait du pur polyester (mais comme il est tout doux, je lui pardonne) et du lin bleu pour la doublure.

Je m’y suis assez mal pris pour la construction, je n’ai pas l’habitude de réaliser des pièces doublées sans manches et je pense qu’il y a moyen de faire plus de couture à la machine que je n’en ai fait. Ne sachant pas bien comment poursuivre, j’ai fait plein de coutures à la main, le point ne se voyant pas du tout dans ce tissu en relief.

Avec mes plus beaux chaussons ! assortis à mon gilet 🙂

Bilan

  • Ce que j’ai appris : clairement, une toute nouvelle technique, très satisfaisante
  • Est-ce que je le referai : oui ! Le moulage permet de voir directement ce que peut donner un vêtement. Toute la difficulté est d’avoir un mannequin au plus proche de notre morphologie
  • Ce que je ferais différemment : pour le moulage en lui-même, je dois modifier la ligne de côté de mon mannequin. Pour la couture de cette pièce, je devrais trouver une technique pour que le montage soit plus simple