Mes débuts en moulage

Quand on commence à se demander comment est créé un patron, comment confectionner ses propres modèles, arrive un moment où on s’intéresse au moulage. Le moulage c’est cette technique de patronage en 3D, où au lieu de partir de mesures à plat et de créer un patron avec du papier, des règles et des perroquets, on va mettre en forme un tissu directement sur un mannequin, puis utiliser ce tissu mis en forme pour créer un patron.

Les pré-requis

Bien sûr, il va falloir du tissu à patron. En général c’est une toile de coton ni trop fine ni trop épaisse, et qui n’a aucune élasticité. Comme dans le cas de la réalisation d’une toile, si on prévoit un vêtement dans un tissu stretch, je suppose qu’il faut faire son moulage avec un tissu ayant les mêmes propriétés.

Ensuite il faut un mannequin à ses mesures (ou aux mesures de la personne pour qui on fait le moulage). C’est sûrement la partie la plus complexe. On ne va pas se mentir, les mannequins réglables ne sont en aucun cas proches de nos mesures ! Il faut donc le plus souvent partir d’une base et augmenter les volumes pour avoir quelque chose d’approchant. Ou alors avoir les moyens de se faire faire un mannequin sur mesure mais ça coûte plusieurs centaines d’euros.

Cours sur internet

Il existe au moins deux cours sur internet, le plus ancien sur Craftsy par Paul Gallo et le plus récent sur Artesane par Sophie Valantoine, dont une masterclass est disponible sur YouTube (partie 1 et partie 2).

Il y a aussi des livres sur le sujet mais je n’en ai consulté aucun (pour l’instant).

Première étape : poser les bolducs

Les bolducs, ce sont ces rubans dons, adhésifs ou non, qu’on vient positionner sur le mannequin pour donner les lignes directrices. D’après ce que j’ai compris, il y a les lignes principales (milieu devant et dos, côté, encolure et emmanchure) et puis on peut en ajouter pour définir le style, par exemple d’une encolure.

J’ai utilisé de la soutache pour faire les miens et ils sont posés avec de simples épingles. C’est loin d’être parfait surtout qu’avec l’utilisation de la mousse pour rembourrer, ce n’est pas très dense et les épingles du bas ne tiennent pas très bien. J’ai aussi positionné mes lignes de côté trop en arrière et ça se voit sur le premier projet.

C’est parti pour le moulage

On commence par couper une pièce de toile de coton rectangulaire, en suivant bien le droit-fil, de la hauteur prévue de la pièce plus quelques centimètres, et de la largeur prévue de la pièce, plus quelques centimètres.

A l’aide des mesures sur le mannequin, on positionne la ligne de poitrine, la ligne de taille et le milieu : ces lignes sont tracées au crayon à papier sur le tissu. Ensuite on vient positionner le tissu sur le mannequin avec des épingles, on vérifie bien les milieux et les lignes horizontales et on lui donne la forme voulue.

Dans le dos, pour avoir assez d’aisance, on ajoute très légèrement du tissu, par petites touches, le long de la ligne de carrure (sur les omoplates).

Une fois la forme souhaitée, avec des pinces et l’ensemble cranté si besoin, on trace au crayon les contours finis et les pinces, ainsi que tout autre élément qui pourrait être utile pour le patron.

Puis on décroche le tissu et on le repasse un bon coup : voici une première ébauche de patron !

Place à la toile

L’étape suivante est la même quelle que soit l’origine du patron : il faut tester ! J’ai fait la toile dans un tissu matelassé qui est dans mon stock depuis de nombreuses années. Cette étape m’a permis de me rendre compte de plusieurs choses :

  • Ma ligne de côté est donc trop en arrière
  • Mon raccord d’encolure à l’épaule n’est pas terrible
  • Le tout est un peu trop court

Et enfin, le projet final

Après les ajustements faits grâce à la toile, je me suis lancée dans la réalisation de ma pièce finale, que j’ai choisi de faire dans un simili laine bouillie qui est en fait du pur polyester (mais comme il est tout doux, je lui pardonne) et du lin bleu pour la doublure.

Je m’y suis assez mal pris pour la construction, je n’ai pas l’habitude de réaliser des pièces doublées sans manches et je pense qu’il y a moyen de faire plus de couture à la machine que je n’en ai fait. Ne sachant pas bien comment poursuivre, j’ai fait plein de coutures à la main, le point ne se voyant pas du tout dans ce tissu en relief.

Avec mes plus beaux chaussons ! assortis à mon gilet 🙂

Bilan

  • Ce que j’ai appris : clairement, une toute nouvelle technique, très satisfaisante
  • Est-ce que je le referai : oui ! Le moulage permet de voir directement ce que peut donner un vêtement. Toute la difficulté est d’avoir un mannequin au plus proche de notre morphologie
  • Ce que je ferais différemment : pour le moulage en lui-même, je dois modifier la ligne de côté de mon mannequin. Pour la couture de cette pièce, je devrais trouver une technique pour que le montage soit plus simple