Comme prévu initialement quand je me suis à la formation modélisme de Bérénice, The French Seamstress, je me suis attaquée au pantalon ! Pas une mince affaire, j’ai patronné deux bases différentes, fait plusieurs versions de chaque, mais je suis arrivée à un résultat qui convient à Bérénice. À moi un peu moins parce que j’aurais voulue que ce soit parfait sur la toile mais c’est peut-être irréaliste 🙂
Après un gentil coup de pied aux fesses, il était temps de se lancer. J’avoue qu’après presque 4 jours complets de modélisme, j’avais besoin de faire une pause.
Palate cleanser : un ensemble pyjama- robe de chambre
Je reviendrai plus tard sur ce gros projet (7 m de tissu quand même), mais tout ça pour dire que je me suis changé les idées du modélisme avec ce projet qui part en majorité de patrons existants, déjà testés, donc pour lesquels je n’ai pas besoin de faire d’ajustements parce que jpp des ajustements.
En ce dimanche 23 février, ce projet est gentiment en cours, les pièces sont coupées. Je réfléchis à ce que je vais mettre comme passepoil, il me faut du bleu marine ou du beige pour aller avec le motif et je dois trouver de la cordelette. Je vais tenter de créer une cordelette du bon diamètre avec trois fils que je vais retordre au rouet.
J’ai envie de prendre mon temps pour ce projet, faire des belles finitions, parce que je souhaite que cet ensemble m’accompagne un moment.
Autre palate cleanser : la housse de planche à repasser
J’ai une mini planche à repasser de chez IKEA bien pratique et il était temps de remplacer sa housse. C’est pas l’éclate comme projet mais au moins c’est fait ! J’ai pris un tissu issu du stock de ma mère, un coton rayé rose et blanc – je le souviens bien d’une jupe qu’elle portait faite avec ce tissu au début des années 90 😊. Cette couleur c’est pas trop ma tasse de thé mais ces rayures ont le bon goût de faire 1 cm de large, voilà qui sera pratique pour le repassage !
Retour à nos moutons : modélisme
Bref tout ça pour dire que je le suis lancée hier dans la confection de mon premier pantalon à partir de ma base TFS. J’ai envie d’un genre de chino, avec les modifications suivantes :
Une hauteur un peu au-dessus de la ligne de bassin
Une ceinture en forme de 4 cm de haut
Des poches italiennes, peut-être avec empiècement
Pour la largeur de pantalon, je me suis basée sur des patrons existants : j’ai pris tous mes patrons Ottobre et j’ai mesuré la largeur au genou et à l’ourlet, en séparant le dos et le devant. Au fil des ma collecte, je me suis dit que c’était mieux avec les indications de tissu. Idéalement il faudrait que je reprenne tous mes patrons pour compléter l’info. Une autre fois..
Test aujourd’hui avec un tissu trouvé en soldes chez Toto, une Bengaline en viscose, polyamide et élasthanne. Ce tissu a l’étrange particularité d’être pas du tout extensible à contrefil et très extensible dans le droit fil. Affaire à suivre…
Après mes réflexions sur le modélisme dans mon dernier podcast, celui qui traitait de la jupe en laine que j’ai patronnée moi-même, je suis tombée sur le compte Instagram de Bérénice Joyeux, the French Seamstress. C’était sur un post où elle expliquait les modifications de la fourche dos pour un pantalon et j’ai trouvé ça extrêmement clair, j’ai beaucoup aimé le ton qu’elle a employé.
Dans mon commentaire, je disais OK c’est très bien, mais comment on fait pour avoir une super base de patron. Et c’est là qu’elle m’a répondu qu’elle avait une formation en ligne pour apprendre à créer ses blocs de base et faire des transformations.
Ce que je trouve amusant, c’est que je suis tombé sur son post le lendemain ou le surlendemain de la publication du podcast où je déplorait l’absence de formation en ligne, enfin pas forcément l’absence, mais que je n’avais pas trouvé ce qui me convenait. Après quelques échanges avec Bérénice, et quelques ours de réflexion, je me suis lancée et j’ai acheté la formation complète, soit les blocs de base et les transformations. Ce n’est pas tout à fait donné, ça m’a coûté 210 €, mais j’espère que c’est un bon investissement.
Ça fait partie de mes projets 2025 (voir le billet précédent) et je m’y suis donc attelée la semaine dernière en commençant par prendre mes mesures.
La prise de mesures ce n’est jamais un très bon moment, surtout quand on a pris un peu de volume, ce qui est mon cas en ce moment. Mais bon, il faut l’accepter, et garder à l’esprit l’objectif qui est d’avoir des vêtements qui sont à ma taille, peu importe le chiffre qui est derrière. Mon projet central est d’arriver à avoir un pantalon mettable pour le printemps.
Après donc cette prise de mesures, je me suis attelée aujourd’hui à la création du bloc de base pour la jupe. Rien d’extraordinaire, on part du tour de bassin, et du tour de taille, on place les pinces, dans mon cas, cinq pinces au total.
La toile est faite dans un vieux drap de coton. J’ai décidé de faire une couture milieu dos pour pouvoir y insérer une fermeture à glissière invisible.
Ready! Évidemment c’est le jour où mon fer a décidé de se vider sur mon papier à patron
Hauteur de jupe
60 cm
1/4 tour de bassin
32 cm
1/4 tour de taille
22.5 cm
Hauteur taille-petites hanches
11 cm
Hauteur taille-bassin
27 cm
v0 : je me suis trompée dans mes mesures et j’ai pris le tour de petites hanches pour faire mon patron – évidemment c’est trop petit !!
Quand on commence à se demander comment est créé un patron, comment confectionner ses propres modèles, arrive un moment où on s’intéresse au moulage. Le moulage c’est cette technique de patronage en 3D, où au lieu de partir de mesures à plat et de créer un patron avec du papier, des règles et des perroquets, on va mettre en forme un tissu directement sur un mannequin, puis utiliser ce tissu mis en forme pour créer un patron.
Les pré-requis
Bien sûr, il va falloir du tissu à patron. En général c’est une toile de coton ni trop fine ni trop épaisse, et qui n’a aucune élasticité. Comme dans le cas de la réalisation d’une toile, si on prévoit un vêtement dans un tissu stretch, je suppose qu’il faut faire son moulage avec un tissu ayant les mêmes propriétés.
Ensuite il faut un mannequin à ses mesures (ou aux mesures de la personne pour qui on fait le moulage). C’est sûrement la partie la plus complexe. On ne va pas se mentir, les mannequins réglables ne sont en aucun cas proches de nos mesures ! Il faut donc le plus souvent partir d’une base et augmenter les volumes pour avoir quelque chose d’approchant. Ou alors avoir les moyens de se faire faire un mannequin sur mesure mais ça coûte plusieurs centaines d’euros.
Il y a aussi des livres sur le sujet mais je n’en ai consulté aucun (pour l’instant).
Première étape : poser les bolducs
Les bolducs, ce sont ces rubans dons, adhésifs ou non, qu’on vient positionner sur le mannequin pour donner les lignes directrices. D’après ce que j’ai compris, il y a les lignes principales (milieu devant et dos, côté, encolure et emmanchure) et puis on peut en ajouter pour définir le style, par exemple d’une encolure.
J’ai utilisé de la soutache pour faire les miens et ils sont posés avec de simples épingles. C’est loin d’être parfait surtout qu’avec l’utilisation de la mousse pour rembourrer, ce n’est pas très dense et les épingles du bas ne tiennent pas très bien. J’ai aussi positionné mes lignes de côté trop en arrière et ça se voit sur le premier projet.
C’est parti pour le moulage
On commence par couper une pièce de toile de coton rectangulaire, en suivant bien le droit-fil, de la hauteur prévue de la pièce plus quelques centimètres, et de la largeur prévue de la pièce, plus quelques centimètres.
A l’aide des mesures sur le mannequin, on positionne la ligne de poitrine, la ligne de taille et le milieu : ces lignes sont tracées au crayon à papier sur le tissu. Ensuite on vient positionner le tissu sur le mannequin avec des épingles, on vérifie bien les milieux et les lignes horizontales et on lui donne la forme voulue.
Dans le dos, pour avoir assez d’aisance, on ajoute très légèrement du tissu, par petites touches, le long de la ligne de carrure (sur les omoplates).
Une fois la forme souhaitée, avec des pinces et l’ensemble cranté si besoin, on trace au crayon les contours finis et les pinces, ainsi que tout autre élément qui pourrait être utile pour le patron.
Puis on décroche le tissu et on le repasse un bon coup : voici une première ébauche de patron !
Place à la toile
L’étape suivante est la même quelle que soit l’origine du patron : il faut tester ! J’ai fait la toile dans un tissu matelassé qui est dans mon stock depuis de nombreuses années. Cette étape m’a permis de me rendre compte de plusieurs choses :
Ma ligne de côté est donc trop en arrière
Mon raccord d’encolure à l’épaule n’est pas terrible
Le tout est un peu trop court
Et enfin, le projet final
Après les ajustements faits grâce à la toile, je me suis lancée dans la réalisation de ma pièce finale, que j’ai choisi de faire dans un simili laine bouillie qui est en fait du pur polyester (mais comme il est tout doux, je lui pardonne) et du lin bleu pour la doublure.
Je m’y suis assez mal pris pour la construction, je n’ai pas l’habitude de réaliser des pièces doublées sans manches et je pense qu’il y a moyen de faire plus de couture à la machine que je n’en ai fait. Ne sachant pas bien comment poursuivre, j’ai fait plein de coutures à la main, le point ne se voyant pas du tout dans ce tissu en relief.
Avec mes plus beaux chaussons ! assortis à mon gilet 🙂
Bilan
Ce que j’ai appris : clairement, une toute nouvelle technique, très satisfaisante
Est-ce que je le referai : oui ! Le moulage permet de voir directement ce que peut donner un vêtement. Toute la difficulté est d’avoir un mannequin au plus proche de notre morphologie
Ce que je ferais différemment : pour le moulage en lui-même, je dois modifier la ligne de côté de mon mannequin. Pour la couture de cette pièce, je devrais trouver une technique pour que le montage soit plus simple
Bienvenue dans ce premier « vrai » épisode ! Si vous avez écouté les contenus précédents, vous aurez constaté qu’ils étaient conçus plutôt comme des journaux créatifs, mais pas nécessairement comme des touts homogènes.
Aujourd’hui donc, je vous propose un épisode sur le format que j’avais imaginé quand j’ai pensé initialement à ce podcast : un moment où je vous emmène du début à la fin dans un projet lié aux arts du fil.
L’épisode du jour, c’est un projet théoriquement pas trop compliqué mais on va voir que ce n’est pas pour autant qu’il ne faut pas faire attention. Je projette donc de me faire une jupe d’hiver à panneaux.
Suivez-moi dans cette aventure !
Ressources :
Livre la Couture familiale, Institut national de coupe et de couture
Ma grande princesse quitte l’école primaire et à cette occasion, son école a organisé une boum pour les CM2 le dernier jour de l’année. C’était très réussi, il y a eu beaucoup de rires (paraît-il, c’était interdit aux parents) et beaucoup de larmes à la fin.
Pour cette occasion spéciale, ma fille avait passé commande d’une robe, avec tout un cahier des charges. C’était drôle de discuter avec elle des différents éléments qu’elle souhaitait : longueur et forme de la robe, présence et type de manche, accessoires, etc. J’ai même le croquis réalisé à deux mains !
Un vrai travail d’équipe !
Nous avions donc au menu :
– une robe longue, s’arrêtant entre la cheville et mi-mollet
– une taille Empire
– des fronces sous la taille (oups, je les ai oubliées)
– un corsage cache-cœur
– des manches tulipe
– un zip au milieu dos
Le tissu choisi par la demoiselle est une viscose turquoise avec une impression de feuilles ou de plumes stylisée métallisées qu’elle avait repéré chez Tissu des Ursules en mars ou avril dernier. A l’époque, j’en avais pris 1,50 m ; ce n’est bien évidemment pas assez pour une robe de cette longueur et avec une grande ampleur. J’en ai donc racheté et ce détail a son importance pour la suite…
Un peu de repassage n’aurait pas fait de mal !
Le patron
La réalisation du patron s’est faite – bien sûr à partir du cahier des charges ci-dessus, mais aussi à partir de l’un de mes livres de transformation préférés : Building Block Dress de Liesl Gibson. Dans ce livre à destination des filles de moins de 12 ans, l’autrice propose, à partir d’un patron de robe de base, de faire diverses transformations pour arriver à des styles variés. Cela peut être sur le col, la taille de la jupe, la forme des manches, etc. Et pour chaque transformation, il y a des photos du résultat et un pas-à-pas détaillé et très bien illustré de ce que l’on doit appliquer au patron. Enfin, il y a des explications pour coudre les pièces, ce qui est utile par exemple pour les manches tulipe dont la forme n’est pas forcément intuitive.
J’ai tracé le patron de base en taille 10 après avoir vérifié les mensurations de la demoiselle et commencé les modifications : relèvement de la taille, augmentation de l’ampleur de la jupe, transformation des pièces dos pour mettre un zip invisible et non une bande de boutonnage, cache-coeur devant et manches tulipe.
Corsage un peut grand mais c’est caché par le ruban doré
Ouf ! Ça tourne !
Le tissu
Comme indiqué plus haut, ce tissu est 100 % viscose, donc 100 % pas durable et 100 % chiffonnable. Je vais essayer de faire un peu plus attention à mes achats de tissu prochainement, mais il faut avouer que le prix est attrayant. J’ai donc acheté ce tissu en deux fois, et visiblement il vient de deux rouleaux différents puisqu’il y a une légère différence de teinte du bleu. Sur l’une des pièces, il paraît plus jaune. Bien sûr, même si dans un coin de ma tête je le savais, je n’ai pas fait attention au placement de mes pièces de patron. Sur la première pièce de tissu j’ai mis la jupe dos avec le corsage devant et l’inverse sur la deuxième…
Sur les photos ça ne se voit pas trop mais quand je l’ai cousu, je me suis donnée des baffes (au figuré, pas de violence). C’est aussi pour ça qu’on a ajouté un ruban doré à la « taille », ça permet de marquer la « taille » et aussi de cacher la différence de teinte. Et puis comme le corsage s’avère un peu grand, ça permet de le resserrer légèrement (notamment au dos).
Pas de difficulté particulière pour la couture de ce tissu et de cette robe : j’ai coupé un long ruban de biais pour fixer à l’encolure et éviter qu’elle ne s’étire trop. Seules les deux pièces dos sont entoilées pour la fermeture à glissière. Cette dernière est parfaitement posée (oui oui, je me félicite !) : depuis que je bâtis systématiquement mes fermetures, ça va beaucoup mieux ! Je repasse aussi la fermeture avant pour qu’elle s’enroule bien ensuite.
Manche tulipe
J’avais précisé à ma « cliente » que les manches tulipe dans ce tissu mou, ce n’était pas forcément idéal, mais c’est ce qu’elle voulait.. Je dois reconnaître que ça fait son effet !
La manche tulipe in situ
On voit que le corsage est un peu grand et le ruban piqué à la main par endroits
J’ai fait du beau boulot sur la fermeture à glissière invisible !
Ce que j’ai appris
J’ai appris grâce à ce projet à patroner un cache-coeur et une manche tulipe. Rien de bien sorcier dans les deux cas, mais je suis contente de l’avoir fait. Même si elle sera bientôt trop grande pour les patrons inclus dans le livre, puisque ça s’arrête à 12 ans, je garderai le bouquin : les transformations proposées s’adaptent à différents types de projets. La seule différence, de taille, c’est qu’il n’y a pas besoin de gérer de poitrine.
Ce que je ferai différemment
Idéalement, j’achèterai le métrage nécessaire en une seule fois. Ou à défaut, j’essaierai d’utiliser la même pièce de tissu pour TOUT le devant ou TOUT le dos au lieu de mixer les deux.
Enfin, je prendrais le temps de laisser la robe se reposer et s’étirer : pour bien faire, il faudrait que je découse l’ourlet, que je laisse pendre la robe, et que je le refasse.
En tous cas, j’ai eu des félicitations de ses copines suite à la boum !
Et c’est parti !! Je mets à profit une période de repos pour des projets à long terme et je saisis cette occasion avec mon micro pour en garder une trace.
C’est court, une dizaine de minutes et vous aurez, au jour le jour ou presque, l’avancée de mes projets !